Corinne Azan

blog

Échec ou Expérience ?

« Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends »
Nelson Mandela,
(1918-2013- Homme d’Etat sud-africain)

Echec, un vilain mot qui fait mal …

Le dictionnaire Larousse définit l’échec comme un : « Résultat négatif d’une tentative, d’une entreprise, manque de réussite ; défaite… ».
Dans notre langue et dans notre culture françaises, le mot échec est très mal connoté. Avoir un échec, connaître l’échec est souvent vécu comme une blessure personnelle qui remettrait en cause notre valeur propre. Parfois, l’échec est même synonyme de honte personnelle, de tâche indélébile qu’il faudrait taire.

En coaching, nous préférons parler de « résultat non escompté » plutôt que d’échec. Evoquer un résultat non escompté permet de faire baisser la charge émotionnelle, de regarder en face ce qui pourrait représenter une déception, mais surtout de considérer les apprentissages acquis grâce à cette expérience.

…à reconsidérer comme une étape nécessaire vers la réussite

En coaching, nous valorisons toutes les expériences, agréables ou désagréables, comme étant une source d’apprentissage personnelle et professionnelle.

Je vous propose un voyage en citations pour illustrer les cadeaux cachés offerts par nos « échecs » dans différents domaines. 

L’échec ou comment j’apprends à mieux me connaître et à progresser

Ne pas atteindre ses objectifs à répétition, c’est comme prendre des claques. C’est vraiment désagréable !
Ainsi, un athlète de haut niveau passe nécessairement par des efforts d’apprentissages constants et des nombreux « échecs ». Se forger le « mental » des gagnants passe par la déception, la rage de ne pas avoir fini sur le podium, et un infini travail de répétition. Les « échecs » sont analysés pour être compris et sources d’enseignement : Qu’est-ce que j’aurais pu faire différemment ? Comment progresser encore ? Qu’est-ce que j’ai appris ? Qu’est-ce que je faisais et que je ne ferai plus ?

Il existe un mental particulier de l’athlète de haut niveau dont le coaching personnel et professionnel s’inspire pour accompagner des personnes en quête de changement. A cet égard, les propos de la championne de tennis américaine, Serena Williams, se révèlent particulièrement inspirants :

« Je pense vraiment que les champions ne se définissent pas par leur nombre de victoires, mais par leur façon de se relever lorsqu’ils tombent. »

Ce mental particulier s’apparente à « la foi » : la foi en soi, en son avenir, en son projet. Ce sont les difficultés, les revers, les déceptions qui forgent ces caractères de ténacité et de résilience.

Dans les carrières politiques, les revers se manifestent plus souvent que les succès, même pour les plus grands hommes. La carrière de Winston Churchill (1874-1965) illustre bien cette alternance : élève en grand échec scolaire, puis militaire à la carrière flamboyante, de nombreuses fois ministre avant 1939, puis Premier Ministre charismatique et exceptionnel en tant de guerre, il connaît une traversée du désert après la guerre. Il déclare pourtant :

« Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme ».

L’échec ou comment rendre possibles des innovations et des découvertes inattendues

Derrière toute découverte scientifique se cachent des milliers de tentatives qui n’ont pas abouti, et qui font partie de ce processus d’essais-erreurs-corrections. Parfois, des scientifiques réalisent des découvertes majeures « par erreur », « par hasard », « par accident » dans un domaine pourtant éloigné de leur champ de recherche. La découverte accidentelle de la pénicilline par Alexander Fleming (1881-1955) en est une illustration.

Thomas Edison (1847-1931), avec ses quelques 2000 brevets déposés, a connu de nombreuses déceptions avant de réaliser des inventions jugées utiles et commercialement rentables. Sa ténacité et son état d’esprit positif nous inspirent encore aujourd’hui :

« Je n’ai pas échoué des milliers de fois, j’ai réussi des milliers de tentatives qui n’ont pas réussi. Le génie, c’est 1% d’inspiration et 99% de transpiration. Ce n’est pas parce qu’une chose ne fonctionne pas comme prévu qu’elle est inutile. »

L’échec ou comment ouvrir de nouveaux possibles

Alexander Graham Bell (1847-1922), à l’origine de la création du téléphone et de la compagnie téléphonique Bell en 1877, déclarait :

« Lorsqu’une porte se ferme, il y en a une qui s’ouvre. Malheureusement, nous perdons tellement de temps à contempler la porte fermée, que nous ne voyons pas celle qui vient de s’ouvrir. »

Parfois, le résultat non escompté dans un domaine permet d’ouvrir de nouveaux chemins de succès. Ainsi, Gainsbourg, dépité de ce qu’il considère être ses piètres talents de peintre, se tourne vers cet « art mineur de la musique ». De cet abandon, naîtra l’une des plus grandes carrières d’auteur- compositeur en France.

L’échec ou comment se préparer vers de plus grands succès

Nelson Mandela (1918-2013- Homme d’Etat sud-africain), affirmait :

« Le plus grand ennemi de notre réussite de demain, c’est parfois notre réussite d’aujourd’hui ».

Cette phrase peut paraître paradoxale. Toutefois, réussir très vite, sans grande difficulté, ne forge ni le caractère, ni la résistance aux obstacles, ni ne permet des apprentissages profonds. Nous apprenons souvent plus de nos erreurs que de nos réussites. Par cette expérience de résultat non escompté, nous devenons capables de réussir à une plus grande échelle.

Dans l’entreprenariat, les exemples d’échecs abondent parmi les plus grands chefs d’entreprises. Thomas Edison (champion hors norme avec ses très nombreux échecs), Henry Ford (1863-1947, entrepreneur américain fondateur du constructeur automobile Ford), Walt Disney (1901-1966, producteur, réalisateur, scénariste et animateur américain), Bill Gates (1955- fondateur américain du géant informatique Microsoft), Steve Jobs (1955-2011- fondateur américain de la multinationale Apple), et bien d’autres ont tous commencé leur carrière d’entrepreneur par des échecs avant de créer des multinationales à succès.

Dans l’entrepreneuriat, « l’échec » permet aussi des apprentissages utiles pour créer les prochaines entreprises à succès, encore faut-il savoir « utiliser » et « valoriser » ces revers. Dans la culture française, un échec entrepreneurial occasionne souvent des difficultés pour obtenir un nouveau prêt bancaire, et créer une autre entreprise. Pourtant, l’entrepreneur a appris de ses expériences passées et ne commettra plus les mêmes erreurs. Ces expériences mériteraient d’être considérées plus positivement.

Napoleon Hill (1883-1970, auteur américain de développement personnel) met en exergue cette ténacité, cette résilience et force de caractère des entrepreneurs :

« Le succès, c’est tomber sept fois, se relever huit. »

« Ne me jugez pas sur mes succès, jugez-moi sur le nombre de fois où je suis tombé et où je me suis relevé à nouveau ».

Henri Ford présente la même idée sous une autre forme :

« L’échec n’est qu’une opportunité pour recommencer la même chose plus intelligemment ».

Quelques mots de conclusion : de l’utilité de l’échec

L’échec est une expérience désagréable, mais nécessaire pour réussir à plus grande échelle. Vivez vos échecs comme une expérience riche d’enseignement ! Ces expériences nous permettent d’apprendre, de nous connaître davantage, d’identifier nos besoins de progression, de nous endurcir pour faire face plus facilement aux aléas de la vie, de vivre l’humilité, de nous ouvrir l’esprit vers les autres, vers des découvertes inattendues et vers d’autres chemins non identifiés au début de nos projets.

Ces riches expériences nous aident à identifier nos ressources pour accepter et affronter les incertitudes avec plus d’assertivité. Parce que « Rater, ce n’est pas être un raté » (Charles Pépin- Les vertus de l’échec, ouvrage dont je recommande fortement la lecture) : c’est simplement faire l’expérience de la vie.

« Echouer », c’est expérimenter l’incertitude et l’imperfection, c’est vivre ainsi sa profonde humanité.

Corinne Azan
Aller au contenu principal